Conakry : un nouveau-né enlevé au CMC de Ratoma, la famille sous le choc

Un drame bouleversant s’est produit ce mercredi 1ᵉʳ octobre 2025 au Centre médical communal (CMC) de Ratoma, à Conakry. Un nourrisson de sexe masculin a disparu quelques heures seulement après sa naissance, dans des circonstances encore floues.

Selon la mère du bébé, Makalé Soumah, une femme voilée de jaune, se présentant comme une employée de l’hôpital, est venue la voir dans la matinée. Elle aurait évoqué un problème lié à la langue du nouveau-né, affirmant qu’une intervention était nécessaire.

« La dame est venue le matin et a demandé d’après ma belle-sœur Odya qui m’a transporté à l’hôpital. Je lui ai dit qu’Odya est allée prendre son bain. Elle m’a dit qu’après l’intervention, ils n’avaient pas pu lever la langue du bébé, donc qu’elle reviendra reprendre le bébé afin de faire cette intervention. Je lui ai dit d’accord. D’autres personnes sont venues faire le pansement de ma voisine de chambre, elle aussi m’a dit d’envoyer mes produits. Je lui ai dit que ma sœur était allée faire un retrait et que j’allais acheter après. Donc, elle m’a dit que quand ma sœur allait revenir de lui faire signe, j’ai dit d’accord. Mais avec la douleur que je ressentais, je me suis tournée vers le mur. L’enfant était couchée au niveau de la tête de lit. Elle a déplacé le lit du bébé vers le chevet. Donc, peu importe l’heure qu’elle a pris l’enfant, je ne sais pas. »

C’est la sœur de la mère qui a constaté la disparition : « C’est après que ma sœur est venue me demander si je connaissais celle qui a pris l’enfant ? J’ai répondu non. Je lui ai dit d’aller la chercher puisque j’avais mal au ventre. Celle-ci s’est rendue dehors, mais ne la plus retrouvé. Les gens lui ont dit que la dame avait pris la moto et était partie », raconte Makalé Soumah en larmes.

La jeune mère lance un appel pressant aux autorités :
« Je n’ai jamais vu cette dame. J’ai beaucoup souffert. J’ai accouché au terme de onze mois de grossesse et par césarienne. Les autorités n’ont qu’à m’aider à récupérer mon enfant. »

Des soupçons de complicité

La tante du bébé, M’mah Soumah, n’écarte pas la possibilité d’une complicité interne : « Comme c’est une césarienne, c’est pour cela qu’elle est venue ici. Sinon, elle accouche toujours à Lambangni ou à Nongo. Nous avons demandé aux responsables. Mais moi, je me dis que c’est la complicité des responsables. Ils n’ont pas pris des mesures. Sinon, comment un enfant qui vient de naître peut être volé sans que quelqu’un ne soit au courant ? Les autorités et les responsables [de l’hôpital, NDLR] n’ont qu’à nous aider pour retrouver l’enfant. »

Un accouchement difficile, un climat de méfiance

Le frère aîné du nourrisson, Mohamed Lamine Camara, dénonce la situation chaotique à l’hôpital : « Hier, on est arrivé ici pour l’accouchement de ma mère. Mais on a été opposé à une affaire de césarienne et il n’y avait pas suffisamment d’argent. Ils ont dit qu’ils n’allaient pas faire l’opération sans argent. Nous avons donc trimé pour rassembler l’argent. On a payé pour qu’elle soit opérée (…). On sait pas ce qui s’est passé, mais on est dans cette souffrance. Les policiers sont là et les médecins. À chaque fois qu’on fait des vidéos, ils prennent les téléphones et les suppriment. Ils nous font également sortir de la salle. »

Il poursuit : « Qu’ils nous aident à récupérer ce bébé. C’est une manière de salir le gouvernement ça. Nous ne savons pas où donner de la tête. Moi, je viens tout le temps à l’hôpital ici, mais aujourd’hui, j’ai compris qu’il n’y a pas de contrôle ici. Ils sont là pour l’argent. Puisque si tu n’as pas d’argent quand même, ils vont t’abandonner à ton sort. »

Silence du côté des autorités médicales

Contacté par notre rédaction, le directeur du CMC de Ratoma a simplement indiqué que des enquêtes étaient en cours, sans donner davantage de précisions.

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

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