La colère de Balamou éclate : l’USTG accusée d’étouffer les luttes ouvrières

Un nouveau séisme secoue la centrale syndicale USTG. Michel Pépé Balamou, Secrétaire Général du Syndicat National de l’Éducation (SNE) et 2e Secrétaire Général Adjoint chargé de la Formation et de l’Éducation Ouvrière au sein du Bureau Exécutif National de l’USTG, a annoncé ce vendredi 28 novembre 2025 sa démission. Dans une lettre adressée au Président et au Secrétaire Général de l’union syndicale, il justifie son acte par des « raisons fondamentales » qu’il estime incompatibles avec ses valeurs syndicales.

“La centrale ne défend plus les travailleurs”

Première accusation : la perte de vocation de la centrale syndicale.
Michel Pépé Balamou affirme constater un abandon des intérêts matériels et moraux des travailleurs guinéens, au profit d’« intérêts personnels inavoués ».
Selon lui, ce détournement de mission fragilise profondément le mouvement syndical.

Violation des libertés syndicales

Il dénonce également une récente note circulaire de l’USTG invitant ses affiliés à suspendre toute grève jusqu’au 31 janvier 2026.
Pour Balamou, cette directive constitue une violation flagrante de la Convention 87 de l’OIT, relative à la liberté syndicale et à la protection du droit syndical.
Il estime qu’elle va à l’encontre des principes fondamentaux du syndicalisme et prive les travailleurs d’un outil essentiel de lutte.

Manque de transparence et pratiques de clanisme

Troisième grief : une gestion interne décrite comme opaque et discriminatoire.
D’après Balamou, la gouvernance actuelle se caractérise par :

une gestion opaques des affaires internes,

la discrimination entre syndicats affiliés,

et un clanisme instauré comme mode de gestion.

Il qualifie ces pratiques de contraires aux valeurs essentielles du mouvement syndical : justice sociale, solidarité, intégrité et transparence.

Fin de toute activité au sein de l’USTG

Jugeant ces dérives incompatibles avec les idéaux qu’il dit avoir toujours défendus, Michel Pépé Balamou annonce mettre un terme définitif à toutes ses activités au sein de l’USTG.

Il précise également que la désaffiliation du Syndicat National de l’Éducation fera l’objet d’une consultation interne. Le SNE soumettra cette décision à ses structures locales, tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays.

Un départ lourd de sens dans un contexte syndical tendu

Cette démission survient dans un environnement syndical marqué par de fortes tensions, notamment dans le secteur de l’éducation où les mouvements de revendication se multiplient.
La décision de Balamou pourrait avoir des répercussions importantes sur l’équilibre interne de l’USTG et sur les futures mobilisations syndicales.

Dans sa lettre, il réaffirme son engagement pour la défense des travailleurs, tout en regrettant que l’USTG, selon lui, s’en soit progressivement éloignée.
Ce départ met en lumière des divisions profondes et relance le débat sur la gouvernance des grandes centrales syndicales guinéennes.

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

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