La Guinée a célébré ce mercredi 23 juin 2021 la Journée mondiale de l’hypertension. La cérémonie célébrée en différé s’est tenue au chapiteau du Jardin 02 octobre à l’occasion du lancement de l’ONG AAMACGUI et a été organisée par l’ONG des Jeunes Médecins et Infirmiers de la Cardiologie (JMCAR), en collaboration avec la Société Guinéenne de Cardiologie (SOGUICAR) et l’ONG AAMACGUI.
Considérées comme la 1ère cause de mortalité dans le monde, les maladies cardiovasculaires tuent chaque année près de 10 millions de personnes dans le monde, soit plus que les décès dus à la tuberculose, au paludisme et au VIH/SIDA réunis. Tueur silencieux car n’entraînant ni signe avant-coureur, ni symptômes, l’HTA est non seulement un problème de santé publique, mais aussi un problème de développement, car elle touche surtout en Afrique des sujets jeunes en pleine productivité, qui décèdent précocement, laissant leurs familles dans la pauvreté.
Selon Pr Bady Baldé, président de la SOGUICAR, lors de l’Assemblée Mondiale de la Santé en 2011, les Gouvernements avaient décidé d’adopter comme cible à l’échelle mondiale, une baisse de 25% d’ici 2025, du nombre de décès prématurés dus aux MNT.
« La pandémie de COVID-19 a rendu impossible l’atteinte de ces objectifs, car les données factuelles montrent que la COviD-19 et les MNT interagissent. La coviD -19 et les MNT constituent une syndémie », c’est-à-dire la synergie de 2 pandémies, qui interagit avec les inégalités sociales et économiques et les accroît. En effet, les formes graves de covid-19, touchent davantage les personnes souffrant de maladies chroniques. L’HTA est l’une des comorbidités les plus associées chez les patients atteints de COVID-19. Entre 40 et 60% des patients infectés par le coronavirus sont hypertendus, 58% des personnes qui développent des formes graves sont hypertendus, et 30% des décès surviennent chez des sujets hypertendus. L’HTA est ainsi un marqueur qui identifie les sujets les plus à risque d’être infectés, mais aussi d’avoir une évolution péjorative », a-t-il estimé.
En République de Guinée, les MCV occupent une importante place dans la mortalité générale, avec HTA 30% de la population au sein de la population les cardiopathies ischémiques 22%. Pr Mariam Béavogui, présidente de l’ONG AAMACGUI a déclaré que c’est pour apporter sa contribution dans la lutte contre les maladies cardiovasculaires dans notre pays à travers des actions concrètes que l’ONG AAMACGUI a été créée.
« Ainsi, l’A.A.M.A.C.GUI a pour objectifs de: faire la promotion de la santé préventive des maladies cardiovasculaires ; offrir des services de formation, d’éducation aux personnes atteintes des maladies cardiovasculaires en Guinée; envisager des nouvelles perspectives sanitaires en vue d’apporter une assistance aux populations dans la prévention, le traitement, la prise en charge des malades cardiovasculaires et des facteurs de risques cardiovasculaires ; assurer la prise en charge médicale des malades cardiovasculaires à travers la recherche, la collecte, le conditionnement, l’acheminement et la distribution des médicaments; créer et entretenir des relations de coopération et de partenariat avec les organismes publics, privés, nationaux et internationaux intervenant dans la recherche des causes, des solutions et le traitement des maladies cardiovasculaires en Guinée et ailleurs, et enfin faire des campagnes de sensibilisation qui sont d’importants moyens d’accroître la prévention et la maîtrise des maladies cardiovasculaires », a-t-elle décliné.
Pour Dr Abdoulaye Kaba, médecin des hôpitaux, coordinateur national de la CONAPROS et président de l’ONG JMCAR, il a dit ceci :
« l’hypertension artérielle est à la tête des maladies cardiovasculaires qui constituent de nos jours un réel problème de santé publique vu l’ampleur de leurs évolutions et leur impact social et économique sur le système de santé des pays surtout ceux à revenu faible. En Guinée, selon une étude réalisée en 2018, un patient hospitalisé pour insuffisance cardiaque d’origine hypertensive devra payer 235.000 francs guinéens, soit 2 millions 350 mille en 10 jours et près de 80 à 85% des patients qui sont reçus ayant comme facteur commun l’HTA. Mesdames et messieurs, il faut donc agir parce qu’il y a des mesures simples et accessibles à tous qui permettent de réduire non seulement la fréquence de sa maladie mais aussi le coût de leur prise en charge. C’est pourquoi en 2012, les Jeunes Médecins et Infirmiers de la Cardiologie se sont mis en association avec une volonté ferme de changement qui prouve sa justification dans le souci d’améliorer les conditions de vie et de santé de la population guinéenne. D’où l’importance d’organiser des activités de dépistage et de sensibilisation à l’occasion de la journée mondiale de l’hypertension artérielle », a-t-il affirmé.
De nombreuses études réalisées à travers le monde indiquent que partout où la santé des populations s’est améliorée, elle l’a été beaucoup plus du fait de l’adoption de comportements favorables que des progrès de la science médicale. Mamady Kourouma, le représentant du ministre de la Santé a parlé des gestes pouvant contribuer à la réduction de ces complications.
« Dans le cadre de la lutte contre I’HTA, chacun peut contribuer à la réduction de ces complications. Il suffit d’avoir un mode de vie équilibré, basé sur un certain nombre de gestes simples et accessibles à tous. Éviter le sédentarisme en realisant des activités physiques car la marche est un élément important dans notre équilibre physique et physiologique ; avoir un régime alimentaire équilibré et sans excès; consulter périodiquement les services de consultation des centres de santé et des hôpitaux. Tel est le message que j’ajoute à celui des spécialistes, pour une plus grande mobilisation contre la maladie », a-t-il déclaré.
Notons que la célébration de cette journée a été marquée par des activités de dépistage et d’exposé explicatif de l’hypertension artérielle dans le contexte de la Covid-19.
Maciré Camara
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Last modified: 23 juin 2021