En effet, il m’echoit l’insigne privilège de rappeler cette anecdote qui fait état qu’il était une fois à Kankan, un administrateur colonial posa cette question aux administrés : « Qu’est ce qu’une personne digne (la version me fut transmise en malinke où on me dit « hôron » raison du qualificatif digne) aime plus que tout ! Quid de sa femme favorite (les Camara, Diallo, Kamano, Diawara, Fofana, Konate…rires qui sont mes cousins en plaisanterie), quid de ses richesses, de son unique fils…
Après plusieurs jours, certains seraient venus poser la fastidieuse question à l’erudit Karamo Taliby qui sans réfléchir, répond sechessement : la parole donnée ! ». La même source affirme, qu’une fois la réponse révélée à l’administrateur colonial d’alors, à son tour de dire à ses interlocuteurs, ha! c’est Taliby qui vous l’a dit. Comme pour dire que le bon sens est la chose la mieux partagée.
En effet, si l’acte pourrait paraître trivial pour des civils (plus enclins à l’inculture) les militaires et les autres corps sociaux assujettis à cet exercice, l’accordent tout son sens. Prêter serment, est un acte d’engagement sur l’honorabilite et le faire sur un livre saint devient encore moralement plus contraignant. Elle est une pratique très usitée aux États-Unis où les présidents prêtent serment sur la bible d’un des anciens présidents (ce que je connais, c’est celle (bible) du Président Abraham Lincoln) et de celle appartenant à un ascendant ou quelqu’un de son choix. Obama le fit avec celles de Abraham Lincoln et Martin Luther King, Trump sur celles de Lincoln et de celle offerte par sa mère.
Le Président Biden deuxième président catholique de l’histoire des USA soixante (60) ans après Kennedy (assassinée) le fit sur une bible datant du 19ème siècle et appartenant à sa famille. Cette Amérique puritaine est peu connue, mais, il est important de savoir que ce côté ecclésiastique d’obédience protestante est une triste réalité confessionnelle qui est encore déterminante dans les codes et mécanismes d’accès au pouvoir fédéral (central).
L’acte ( la prestation de serment) ne remet point en cause ici la laïcité de notre État, mais vise plutôt à accentuer la valeur vertu (qualité morale et intellectuelle) de notre République. Toujours pour dire, qu’au delà de la scène qui pourrait paraître démagogique ou théâtrale pour certains incultes, elle est par contre pour ces hauts gradés militaires que sont nos administrateurs territoriaux ( bien sûr avec notre vaillante gouverneure de Conakry), la parole donnée et ils savent qu’elle ne se trahie point. Le Samouraï Japonais se faisait hara-kiri pour garder son honneur !
Enfin, tout cela pour dire combien a été salutaire cet acte très solennel. Pour nous observateurs, soutenir le bien fondé de cette belle cérémonie de prestations de serment des répondants légaux Régionaux du CNRD (la bannière du groupe qui fait l’unanimité au sein de la grande muette).
Il est aussi un devoir d’attirer la très haute attention du Président – Legionnaire à faire du corps de contrôle, ses parfaits complices, plutôt que les futurs Managers. Car un adage enseigne que : « la sagesse commence par la peur du gendarme « ! Et cet intrépide et impitoyable gendarme du peuple contre les fossoyeurs et autres prédateurs de son économie sera lui (Colonel Mamadi) et ses camarades du CNRD.
Le guinéen corrompu d’aujourd’hui que nous sommes, irons chercher l’argent même dans les fesses de Jupiter et advienne que pourra! Tant pis ou tant mieux pour les conséquences. Donc la vigilance doit être multipliée par mille milliards de précautions.
Souleymane Doumbouya, consultant Socioéconomique
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Last modified: 23 octobre 2021