On vous disait dans une de nos dépêches que le substitut du procureur près le tribunal de première instance de Labé, Patrice Koma Koivogui, est accusé par un citoyen du nom de Mamadou Dian Diallo, de complicité dans une affaire de 5000 dollars américains, en percevant 10 millions de la part du mis en cause pour classer le dossier sans suite le 1er novembre dernier. Du berger à la bergère, dans un point de presse animé ce vendredi 19 novembre, dans la salle d’audience du TPI de Labé, le substitut du procureur a balayé ces accusations d’un revers de la main. Il est revenu tout d’abord sur la genèse de cette affaire en ces termes.
« Ce matin, on se retrouve ici, pour pouvoir apporter des clarifications par rapport à un dossier qui a fait un peu de débat, ces derniers temps dans notre cité, et cela dans le souci de mettre tout le monde au bain de la réalité des faits. Il s’agit de l’affaire Mamadou Dian Diallo, contre Mamadou Saliou Diallo, portant sur une affaire de 5 mille dollars, dont nous avons été saisis de la plainte. En effet, c’était le mercredi 27 octobre 2021, aux environs de 13 h, que j’ai reçu, M. Mamadu Dian Diallo, en compagnie d’un de mes gardes pénitentiaires, en la personne de Bangaly, et M. Mamadou Saliou Diallo. Alors arrivés à mon bureau, tous étaient surchauffés, M. Mamadou Dian m’a déclaré que M. Saliou lui devait de l’argent depuis 07 ans, et cela depuis la Gambie. Sur ce, vu son état, je me suis rendu qu’il était sur ses nerfs. Et dans l’immédiat déjà je savais que parler d’un prêt qui remonte à 07 ans, les faits ne pourraient pas avoir de qualificatif, sur le plan pénal. Cependant l’état dans lequel je l’ai reçu, je me suis dit que dans l’immédiat vouloir lui dire que je ne suis pas compétent, j’allais peut-être le pousser à commettre quelque chose de plus grave. J’ai pris la décision de lui dire de porter plainte pour abus de confiance, et puis on va essayer d’examiner, ce qui fut fait. Je l’ai donc orienté au niveau de la compagnie gendarmerie territoriale de Labé, pour des fins d’enquête. Donc le 29 le dossier a été déféré à mon parquet. Mais bien avant que le dossier ne soit déféré, j’avais contacté celui qui l’avait envoyé vers moi, pour lui dire que le dossier de ton parent est purement civil, je vais donc classer sans suite », explique Patrice Koma Koivogui.
Poursuivant, celui qui fait office de procureur par intérim près le tribunal de première instance de Labé, renchérit en ces termes : « Lorsqu’ils sont venus au niveau de mon parquet, je lui ai dit, M. Mamadou Dian, votre affaire telle que vous l’avez relatée est un prêt. En la matière, le prêt est une affaire civile, sur ce moi je n’ai pas compétence à trouver solution à ce problème. Cependant vous avez la possibilité soit de saisir le juge d’instruction à travers une plainte avec constitution de partie civile, ou bien faire une procédure de citation directe, ou à la rigueur vous prenez un huissier pour l’assigner en paiement, mais du point de vue pénal nous ne pouvons pas poursuivre M. Mamadou Saliou Diallo. Sur ce, nous avons classé le dossier sans suite. Immédiatement pour joindre ma parole à l’acte j’ai pris l’avis de classement sans suite, que j’ai formalisé. Et dans l’avis de classement sans suite, voilà ce que je lui ai dit comme consigne : après enquête il m’est apparu que les faits ne constituent, ni un crime, ni un délit, ni une contravention, mais peuvent simplement donner lieu à un litige civil, auquel vous pouvez, si vous le juger utile donner vous-même suite. Et plus loin j’ai précisé en application des articles 88, 90, 545 du code de procédure pénal vous conservez la possibilité d’engager vous-même des poursuites pénales, soit en vous constituant en partie civile devant le juge d’instruction qui fixera le montant de la somme de la consignation ou par une procédure de citation directe. Il serait prudent avant d’engager une action pénale de consulter un avocat, ou de vous informer auprès d’un juriste sur les conséquences éventuelles de votre choix. J’ai remis la copie de l’avis de classement sans suite à M. Mamadou Saliou Diallo, qui était mis en cause devant moi, pour lui dire va me faire trois copies, lorsque le monsieur est sorti de mon bureau pour aller faire la photocopie, M. Mamadou Dain Diallo, m’a fait savoir que lorsqu’ils étaient à la gendarmerie, les parents de Mamadou Saliou étaient venus lui faire la proposition comme quoi, ils sont prêt à lui payer un montant de 10 millions. Il leur aurait demandé maintenant pour les restes des 40 millions, qui prend la garantie de payement. Les parents ont rétorqué que eux ils ne peuvent pas s’engager pou. Lorsqu’il a refusé, eux aussi ils se sont retirés. Je lui ai dit que vous avez commis une erreur si quelqu’un vous doit de l’argent il vous présente un peu prenez ça et réclamez les restes. Dans tous les cas, si Saliou vient, je vais lui demander effectivement lorsque Saliou est venu je lui ai demandé il m’a dit oui, mais sa famille s’est retirée. J’ai dit dans tous les cas moi je classé le dossier sans suite, il vous appartient d’assigner. J’ai remis à chacun une copie, j’ai gardé une copie. Automatiquement Mamadou Dain s’est levé pour barrer la route a Saliou, je lui ai dit non vous ne pouvez pas le bloquer chez moi ici, il me dit qu’il faut que je l’envoie en prison, j’ai dit non. Légalement, je ne peux pas l’envoyer en prison » renchérit-il.
Parlant des 10 millions que Mamadou Dain l’accuse d’avoir pris, le substitut du procureur se défend.
« La main sur le cœur, je sais que je n’ai pas reçu 10 millions de qui que ce soit, et d’ailleurs cette histoire de 10 millions c’est dans mon bureau que je l’ai apprise, lorsque le mis en cause était parti faire la photocopie des actes de l’avis de classement sans suite », précise Patrice Koma Koivogui.
Tidiane Diallo, correspondant régional à Labé
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Last modified: 19 novembre 2021