Depuis plusieurs mois déjà, la question de l’électricité en Guinée est devenue l’une des préoccupations premières dans les débats. Si durant le régime déchu, le délestage électrique n’avait finalement été perçu que comme un mauvais souvenir, il n’aura pas fallu attendre longtemps en cette transition pour réveiller le fameux tour-tour. Cela malheureusement, on le doit -si l’on en croit des experts- à l’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum dans la nuit du 17 au 18 décembre dernier, ayant entraîné des dysfonctionnements au sein des installations d’énergie. De plus, malgré les fortes pluies qui s’abattent sur la capitale Conakry, les autorités déplorent encore l’insuffisance d’eau dans les barrages hydroélectriques de Souapiti et de Kaléta.
« Tout le temps on parle d’énergie hydroélectrique avec des populations impactées, qui ne sont pas du tout consolées, qui s’en plaignent à longueur de journée, qui maudissent même les barrages. Au lieu d’être un eldorado, l’énergie hydroélectrique continue à être un problème. Parce que ça menace le secteur agricole et ça impacte la cohésion nationale. Je crois que quand on investit des millions de dollars dans l’hydroélectrique, il faut au moins dépenser les 10% de ça dans l’énergie solaire »
Face à cet état de fait et pour dénoncer le manque de solutions du département en charge des hydrocarbures, le Président du Conseil National de la Transition (CNT), à l’occasion d’une plénière lundi 8 juillet, n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour dire ses vérités au ministre en charge de l’Energie et lui intimer de trouver des solutions immédiates au problème de délestage électrique.
Pour cela, il n’hésite pas à prendre en exemple le Cabo Verde (Cap-Vert, petit pays de l’Afrique de l’Ouest) qui, selon lui, a réussi à ouvrir un centre spécialisé en énergie solaire
« J’ai visité au Cap-Vert un centre spécialisé en Afrique en matière de fabrication et de maintenance de tous les équipements liés à l’énergie solaire. Au Cap-Vert, petit Cap-Vert-là à côté, ils ont un centre d’excellence où sont formés tous les techniciens, ils fabriquent même des équipements. Nous, malgré le potentiel qu’on a, on n’a même pas encore une centrale solaire digne de nom. Et tout le temps on parle d’énergie hydroélectrique avec des populations impactées, qui ne sont pas du tout consolées, qui s’en plaignent à longueur de journée, qui maudissent même les barrages. Au lieu d’être un eldorado, l’énergie hydroélectrique continue à être un problème. Parce que ça menace le secteur agricole et ça impacte la cohésion nationale. Je crois que quand on investit des millions de dollars dans l’hydroélectrique, il faut au moins dépenser les 10% de ça dans l’énergie solaire. La notion est très simple, les lampadaires solaires qui ont été installées dans toutes les communes rurales, presque dans toutes les préfectures de la Guinée, aujourd’hui ces lampadaires-là sont dans l’obscurité. Ils ne parviennent même pas à s’éclairer eux-mêmes, à plus forte raison, éclairer la localité. Et pourtant des millions de dollars ont été dépensés pour faire ces lampadaires solaires. Il y a des lampadaires solaires sur la route nationale Coyah -Forécariah, quand vous regardez la lumière, même si on retourne aux lampes à pétrole, parce que l’éclairage ne donne rien. Parce que les études sont mal faites et les projets ne sont pas bien aussi exécutés », a fulminé le Dr Dansa Kourouma.
Pour finir, le Président du CNT a annoncé l’expérimentation d’un projet sur l’énergie éolienne dans la région de Kindia.
CMS
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Last modified: 9 juillet 2024