De jeunes garçons enlevés à Conakry pour former un club de foot à Tunis : Le réseau démantelé

L’Office de la protection de genre, de l’enfance et des mœurs a procédé, mardi, à son siège à la présentation des dix enfants retrouvés à Kouremalé, à la frontière entre la Guinée et  le Mali. Ils ont été retrouvés le 26 juin dernier grâce à l’implication des services de sécurité.

Alseny Sylla, âgé de 22 ans, ferrailleur, est désigné comme celui qui a accueilli les enfants lors de l’étape de Kindia. Il a révélé ce qu’il sait de cette affaire. « Je ne connais rien concernant le vol des enfants. Les enfants m’ont dit qu’ils partent à l’aventure avec leur grand avec lequel j’ai des relations, on l’appelle Fé Nènè (Nouveauté) ou Yèkhè yéma (Poisson dans l’eau). Mais je ne connais ni ses parents ni son domicile. Ils étaient juste de passage chez moi où ils ont dormi, le matin, je les ai aidés à avoir une voiture pour Siguiri. C’est mon oncle même qui est chauffeur que j’ai appelé pour eux. Donc depuis ça, je ne connais plus rien de leur trajet », a-t-il expliqué.

Quid des appareils dérobés aux parents par les enfants ?  « C’est quatre téléphones que j’ai vus de mes propres yeux. Mon ami m’a dit d’aller revendre les téléphones. Je lui ai dit que je n’allais pas y aller seul, parce que je n’ai pas besoin de son argent. Donc nous sommes allés ensemble pour vendre les téléphones. L’un a été vendu à 250 mille; un autre à 300 mille; un à 280 mille et le dernier à 200 mille. Je lui ai remis tout l’argent sans rien prendre. C’est ainsi que je suis rentré dans les problèmes », a-t-il expliqué.

Commissaire Marie Gomez, directrice générale de L’OPROGEM a donné des informations concernant le business que voulait créer les présumés kidnappeurs. ‘‘Les enfants forment un club dans leur quartier. Le nommé Sekouba alias Fé Nènè ou Yèkhè yéma et le co-auteur, Alseny Sylla, étaient en Tunisie dans le désert. C’est là-bas ils ont tissé des relations. Ils ont été rapatriés par l’OIM le 20 mars 2024. Donc, à leur arrivée à Conakry, ils se sont fixés comme objectif de recruter les enfants ici et les envoyer en Tunisie pour former une équipe de football, selon leurs déclarations. C’est ainsi que les enfants ont été amadoués pour les envoyer jusqu’à Kouremalé », a-t-elle fait savoir.

Pour la suite de la procédure, elle a précisé : « le co-auteur va être conduit devant le procureur du tribunal de Mafanco. L’auteur principal, Sekouba, est en fuite. Les enfants qui ont été victimes, vont être présentés devant monsieur le procureur du tribunal pour enfants pour une assistance éducative. »

Les enfants menacés de représailles par le ‘‘grand’’

Les parents sont partagés entre joie et peur. Le danger plane toujours sur la tête de leurs enfants qui ont été menacés, a témoigné Mamata Keita : « nous sommes très contents. Mais nous demandons de l’aide encore aux autorités. Parce que quand les enfants sont revenus, ils nous ont dits que le grand leur a dit que s’ils dénoncent, qu’il a son agent à Tombolia, que ce dernier va les tuer. C’est ainsi qu’ils ont refusé de parler. Maintenant qu’ils sont de retour que les autorités nous viennent en aide. Nous n’avons pas les moyens. Cela pour que nous ne soyons plus jamais victimes de ce genre de choses. »

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com