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Attaque à main armée. La nuit d’enfer pour des habitants d’un quartier de Conakry

7 septembre 2024

Le domicile de Elhaj Mamadou Bhoye Barry, a été attaqué par des individus armés, vendredi 6 septembre. Ils ont emporté des objets de valeur, violenté les habitants des lieux et fait des tirs de sommation pour prendre la fuite. Non sans semer la terreur au secteur Yattaya plateau.

Les agents de la Brigade de répression du banditisme (BRB) et de la police technique et scientifique étaient sur le terrain pour des fins d’enquêtes.

j’ai montré la chambre de mon père. Ils ont défoncé la porte. Ils ont dévalisé la chambre puis ils sont partis en emportant mon PC et l’argent de mon père

Au cours de cette opération, les assaillants ont commencé par l’appartement occupé par les concessionnaires. Abdoulaye Barry, fils du propriétaire des lieux a expliqué cette intrusion : « J’étais au téléphone dans ma chambre aux environs de 02h, j’ai entendu un bruit à la porte, ils tapaient. J’ai pensé que c’est mon père qui rentrait, j’ai dit : attend je vais ouvrir. Là ils ont commencé a crier : viens ouvrir. Directement avec ma mère on a dit que c’est des bandits. Je suis rentré dans la chambre et je me suis habillé et je suis venu crier par là (derrière le bâtiment ndr), quelqu’un a tiré c’est ainsi que je me suis couché à terre. Entre-temps, ils ont défoncé la porte et ils sont rentrés. J’ai demandé à ma sœur et à mère de rentrer dans la chambre et je suis resté au salon. Dès qu’ils sont rentrés, l’un m’a saisi par l’arrière du cou et ils ont demandé où est l’argent ? J’ai dit qu’il n y’a pas d’argent. Ils ont demandé où est ton père ? Je lui ai répondu que mon père n’est pas là et que je suis avec ma mère. Ils ont insisté sur là où se trouve l’argent donc j’ai montré la chambre de mon père. Ils ont défoncé la porte. Ils ont dévalisé la chambre puis ils sont partis en emportant mon PC et l’argent de mon père. »

Après cette première partie, les individus armés ne sont pas restés là. Ils sont passés à travers une porte pour se rendre dans la famille Soumah.

Ils ont pris la fille du concessionnaire en otage avec un couteau sous la gorge

Professeur de mathématiques, Abdoulaye Soumah, se souvient : « Ma moto était au niveau du salon et aussi mon écran, donc je me suis précipité pour les faire rentrer à l’intérieur de la chambre. On s’est enfermés à l’intérieur de la chambre et j »ai mis mon lit contre la porte. Il y a un groupe qui a décidé de venir aussi me rendre visite. Certains disaient: comme on a fini déjà de prendre de l’autre côté, on va essayer de rentrer à l’intérieur. Finalement ils se sont entendus sur un point, comme quoi il faut aussi passer chez moi. Ils ont pris la fille du concessionnaire en otage avec un couteau sous la gorge pour nous alerter afin que nous ouvrons la porte communicante de notre côté. Son grand frère (de la fille) nous a interpellé pour dire qu’il faut immédiatement ouvrir la porte. On a refusé d’ouvrir la porte donc ils ont fini par casser la porte du salon. »

Vu que je résistais un peu, l’un d’entre eux, m’a frappé au niveau du front m’intimant de rester tranquille

Au niveau de la chambre, ‘‘Avec des voix intimidantes ils ont demandé d’ouvrir. J’ai refusé d’exécuter. Donc il y a un qui a dit que si on n’ouvrait pas la porte, qu’ils vont défoncer et quand ils seront à l’intérieur, qu’on va le regretter. Finalement, ils ont réussi à ouvrir la porte. Il y a un parmi eux qui s’est dirigé directement vers ma moto et la clé était sur la table. Il l’a allumée puis l’a éteinte. Après, il m’a demandé où est l’argent, les téléphones ? On a répondu qu’on n’a pas d’argent ni de téléphone. Donc un d’entre eux s’est précipité vers mon armoire, il a enlevé tous les habits qui étaient là-bas à la recherche de l’argent, pensant qu’il allait trouver quelque chose. Il y avait un petit téléphone qui était juste à côté du lit, ils l’ont pris. Il y avait une somme d’argent qu’ils ont pris. Vu que je résistais un peu, l’un d’entre eux, m’a frappé au niveau du front m’intimant de rester tranquille. C’est ainsi qu’ils ont allumé la moto pour s’en aller’’.

Ils étaient armés de PMAK et de fusils de chasse

Par ailleurs, « j’ai pu compter cinq personnes. Il y avait quatre au niveau de la fenêtre, c’est-à-dire la première porte, une au niveau de la porte du concessionnaire qui avait commencé à casser, et une autre était arrêtée au niveau du portail. Après, on m’a fait comprendre qu’il y avait d’autres personnes à l’extérieur de la cour. Il y a deux qui étaient armés au niveau de la fenêtre, la troisième personne, arrêtée au portail, était aussi armée. D’ailleurs c’est cette personne qui m’a donné le coup avec son PMAK. Les deux autres étaient de l’autre côté, il y en avait aussi avec un PMAK et un fusil de chasse », détaille -t-il non sans rappeler que sa fille de deux ans, qui a assisté à toute la scène reste traumatisée.

J’ai demandé pardon de ne pas me tuer

Mamadou Saliou Diallo, ferrailleur, narre aussi les faits.  « Je passais sur ma moto, quand j’ai vu un homme avec un imperméable. Il chargeait son arme et m’a dit de m’arrêter. J’ai eu peur et je suis tombé dans les caniveaux. Ils m’ont dit de me lever et m’ont envoyé dans la cour. Ils m’ont fouillé et ont pris tout l’argent. Quand j’ai attrapé le col d’un d’entre eux. Il y a un autre qui m’a tapé la tête avec la crosse de son fusil. Ils m’ont fait tomber et il a mis son pied sur mon poignet. J’ai demandé pardon de ne pas me tuer. Ils m’ont menacé jusqu’au moment de partir. Ils ont même envoyé une autre personne. Quand ils partaient, il y a un qui a pris ma moto pour fuir, seulement que la moto n’a pas fonctionné. Donc, ils ont abandonné ma moto et sont partis avec la moto qu’ils ont pris dans la maison ».

Nous n’avons jamais connu un braquage d’une telle envergure

Alseny Soumah, chef de quartier de Yattaya Centre, mentionne le caractère particulier de cette attaque. ‘‘Nous avons l’habitude d’être victimes de vols. Mais nous n’avons jamais connu un braquage d’une telle envergure. Puisque dans leur fuite, ils sont partis dans d’autres familles vers chez moi où ils ont frappé à la porte chez Elhadj Oury et fait des tirs. Jusqu’au petit matin nous n’avons pas dormi », dit-il.

Pour rappel, il y a une semaine, des quidams armés aussi ont mis fin à la vie d’Elhaj Hassimiou Diallo, opérateur économique, aux environs de 3h, en présence des membres de sa famille, à Kobaya plateau, un quartier  voisin de Yattaya.

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

Last modified: 7 septembre 2024

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