Dans une interview exclusive qu’il a récemment accordée à Guinéenews, le Directeur général de l’Hôpital Sino-Guinéenne (HASIGUI), Dr Mohamed Diané a porté un éclairage sur les procédures mises en place pour garantir une transparence totale dans la gestion des patients. Sans oublier les trafics pratiqués aux différentes consultations et interventions chirurgicales dans son hôpital. Il a également mis à profit l’occasion pour battre en brèche la campagne de dénigrement ourdie par certaines officines qui qualifient faussement son institution de ‘’mouroir’’.
Efforts de transparence dans la gestion quotidienne
« Il y a des tarifications visibles. A l’hôpital Sino-guinéen, tout est transparent. Dans le grand salon du bâtiment principal, vous pouvez voir deux grands écrans, affichant quotidiennement l’équipe de garde, avec leurs noms, leurs photos et leurs numéros de téléphone. L’équipe de consultation et tous les médecins qui doivent consulter sont également affichés de manière automatique.
À l’hôpital de l’amitié sino-guinéenne de Kipé, nous avons une unicité des caisses. Quand je vous consulte, j’ai déjà un reçu pour la consultation. Les examens prescrits sont détaillés avec leurs coûts spécifiques. Vous vous rendez ensuite à la caisse où les prix des prestations comme la numération des vomissements sanguins, sont clairement indiqués. De même, à la pharmacie, un petit ticket répertorie tous les prix et les items disponibles, garantissant ainsi une totale transparence », a-t-il expliqué.
Tarifs des consultations et interventions chirurgicales
« Les tarifs se situent entre les consultations et les interventions chirurgicales, avec deux types de tarification. Pour les consultations, le tarif officiel est de 50 000 francs. A l’exception des services d’urgences qui sont à 60 000 francs. Les consultations spécialisées pour les enfants coûtent 30 000 francs. Ce tarif est payé une seule fois par mois.
Concernant les interventions chirurgicales, à ce jour, aucune ne dépasse 5 millions de francs. Ce montant inclut tout : consultation pré-anesthésie, anesthésie loco-régionale ou générale, intervention chirurgicale proprement dite, et consommables nécessaires. Cependant, il y a des éléments comme les implants pour la neurochirurgie ou les fémurs et hanches en traumatologie, que l’hôpital ne maîtrise pas car, ils ne sont pas des produits médicaux disponibles sur place.
Dans d’autres structures sanitaires de notre pays, on peut vous demander 50 millions ou 90 millions de francs, en plus de vous faire acheter les consommables séparément. Ici, le montant de 5 millions inclut tout, y compris les consommables », a-t-il martelé.
L’HASIGUI, un ‘’mouroir’’ ? La grosse cabale détruite par le DG
Sur ces allégations largement distillées à dessein et qui présentent son hôpital comme un lieu où l’on vient pour laisser sa vie, Dr Mohamed Diané, brandissant des preuves matérielles et données précises sur des cas d’hospitalisation et de décès, a vigoureusement battu en brèche lesdites allégations. Il a révélé de passage que l’hôpital reçoit souvent des corps pour des raisons variées, y compris des décès survenus en dehors de l’établissement.
S’inscrivant dans une démarche de transparence, le DG de l’hôpital Sino-guinéen va, à l’aide d’une vidéo projection, commenter une synthèse des résultats du monitorage des services pour la période du mois de juin dernier. Il s’agit, précise-t-il, d’un rapport qui inclut toutes les données générales de l’hôpital…
Dans cet exercice, Dr Mohamed Diané s’évertuera à présenter la population accessible, la carte hospitalière avec les services de cardiologie et de neurologie et le nombre de lits. ‘’Nous avons un total de 112 lits dont 103 sont ouverts. Le personnel total de l’hôpital à ce jour est de 164 personnes, toutes catégories confondues, avec un ratio homme/femme de 1,56’’, a-t-il précisé.
Ce qui n’a jamais été révélé en parlant des cas de décès à l’HASIGUI…
« Le profil épidémiologique inclut les principales causes de consultation. Nous avons comparé le premier semestre de 2023 (année N-1) avec le premier semestre de 2024 (année N) pour évaluer notre évolution et nos insuffisances. Par exemple, les consultations pour « autres affections ostéo-articulaires » sont passées de 242 en 2023 à 445 en 2024, ce qui montre une augmentation des prestations. Cette augmentation va de pair avec la qualification et la qualité des prestataires.
Nous avons également identifié les principales causes d’hospitalisation, avec une évolution et parfois une régression dans certaines catégories pour lesquelles nous avons des explications. En ce qui concerne les pathologies dites « traceuses », nous avons ici cinq pathologies avec des taux de létalité.
Ce qui est aussi important de souligner ici, c’est le fait que certaines personnes s’emploient activement de façon malveillante à colporter au sujet de l’hôpital sino-guinéen des fausses informations en direction des populations…
Ici, il faut préciser que nous recevons un nombre important de dépôts de corps. Justement parlant de ces dépôts de corps, un haut responsable de notre pays, au cours d’une discussion un jour, m’a posé la question de savoir si tous ces corps enregistrés à la morgue, sont réellement des patients de l’hôpital. Je lui ai expliqué un certain nombre d’exemples dont celui du célébrissime artiste Mory Kanté qui n’était pas décédé à l’hôpital sino-guinéen. Contrairement à ce que certaines personnes pourraient croire. Il en a été de même pour le magistrat Doura Chérif ou de l’ex-président de l’Assemblée nationale, Aboubacar Somparé.
Dans cette structure, nous avons mis en place une stratégie pour la gestion des décès qui sont de deux types : le décès attendu et le décès non attendu.
Un décès attendu concerne un patient en fin de vie comme un malade transféré depuis les États-Unis pour des soins palliatifs. Nous ne pouvons pas expulser un malade de l’hôpital. S’il décède, c’est un décès attendu. De même, un patient avec un trauma crânien sévère, avec un score de Glasgow très bas, est également considéré comme un décès attendu.
En revanche, lorsqu’un malade arrive gravement atteint dans la cour de l’hôpital et meurt ici, cela est considéré comme un décès hospitalier. Pour ces cas, nous avons une procédure pour examiner ce qui a été fait ou omis dans le traitement du patient. Nous analysons les actions entreprises et les mesures manquantes afin d’améliorer nos pratiques et éviter des incidents similaires à l’avenir. Toute grave condition qui dure cinq jours dans un service spécialisé doit être suivie de près, avec des mises à jour régulières aux familles sur l’état du patient et des présentations pour tenir l’ensemble de l’hôpital informé.
Nous avons eu un cas récent d’un patient gravement malade, dont le décès aurait été attendu en raison de la gravité de la pathologie. Je vous apprends que nous récapitulons systématiquement dans un tableau, les principales causes d’hospitalisation et de mortalité. Par exemple, nous avons des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et de l’hypertension artérielle, avec des écarts minimes dans les pourcentages. Il y a également un autre tableau sur la disponibilité des ressources humaines, décrivant une évolution positive par rapport à l’année précédente. »
Un reportage réalisé par Camara Moro Amara en collaboration avec Alhassane Bah
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Last modified: 19 novembre 2024