
L’atelier régional du Forum des administrations fiscales ouest-africaines (FAFOA) s’est ouvert ce lundi 4 août à Conakry, sous la présidence du Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah. Ce rendez-vous de haut niveau, qui se tient jusqu’au 8 août dans un complexe hôtelier de la capitale, réunit des représentants de seize pays membres autour du thème : « Renforcement des capacités de contrôle fiscal et d’échange d’information dans le secteur extractif en Afrique de l’Ouest ».
Parmi les voix les plus écoutées lors de cette cérémonie d’ouverture, celle de Mme Fatoumata Foula Diallo, directrice générale des Impôts de Guinée, s’est distinguée par la clarté de son diagnostic et la fermeté de ses ambitions. À travers une intervention structurée, elle a placé l’enjeu fiscal au centre des défis de développement en Afrique de l’Ouest, insistant sur la nécessité de tirer pleinement profit du secteur extractif. «𝙇𝙚 𝙨𝙚𝙘𝙩𝙚𝙪𝙧 𝙚𝙭𝙩𝙧𝙖𝙘𝙩𝙞𝙛, 𝙥𝙖𝙧 𝙨𝙖 𝙘𝙤𝙢𝙥𝙡𝙚𝙭𝙞𝙩𝙚, 𝙚𝙭𝙞𝙜𝙚 𝙙𝙚𝙨 𝙘𝙤𝙢𝙥𝙚𝙩𝙚𝙣𝙘𝙚𝙨 𝙧𝙚𝙣𝙛𝙤𝙧𝙘𝙚𝙚𝙨 𝙚𝙣 𝙢𝙖𝙩𝙞𝙚𝙧𝙚 𝙙𝙚 𝙘𝙤𝙣𝙩𝙧𝙤𝙡𝙚 𝙛𝙞𝙨𝙘𝙖𝙡 𝙚𝙩 𝙙’𝙚𝙘𝙝𝙖𝙣𝙜𝙚 𝙙’𝙞𝙣𝙛𝙤𝙧𝙢𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣𝙨 » a-t-elle dé clair.
Consciente des pertes colossales enregistrées à cause de la fraude et de l’évasion fiscales, Mme Diallo a exhorté les États à innover et à se doter d’outils robustes : « L’administration fiscale est, plus que jamais, au cœur du développement économique et de la bonne gouvernance. »
Elle a plaidé pour la mise en œuvre de stratégies audacieuses afin d’élargir l’assiette fiscale et de sécuriser les recettes, tout en saluant le soutien constant de la Banque mondiale. Elle a aussi souligné l’importance du rôle du FAFOA dans la consolidation du dialogue régional entre administrations fiscales : « Ensemble𝙗nous pouvons relever les défis qui se posent à nous et œuvrer pour une fiscalité plus juste et plus efficace », a-t-elle conclu, en souhaitant plein succès aux travaux.
Une ambition partagée à l’échelle régionale
Jules Tapsova, secrétaire exécutif du FAFOA, a abondé dans le même sens, rappelant l’importance de cette rencontre pour améliorer la gouvernance fiscale dans un secteur minier encore trop peu rentable pour les pays de la région : « L’Afrique de l’Ouest est richement dotée de ressources minérales, mais beaucoup de nos pays continuent de faire face à des défis persistants pour effectuer des prélèvements adéquats et équitables relatifs aux opérations des industries extractives. »
Il a pointé du doigt la complexité des structures d’entreprises, des mécanismes financiers opaques et le manque de transparence comme obstacles majeurs à une juste collecte de l’impôt. Selon lui, la Guinée a été choisie comme hôte pour son engagement sous le leadership du général Mamadi Doumbouya, illustré par des projets comme Simandou 2040 : « Cet atelier marque le début d’un programme ambitieux, mais nécessaire, visant à établir une base de données régionale sur l’échange de renseignements sur le secteur minier. »
Une dynamique de réforme saluée par les autorités guinéennes
Facinet Sylla, ministre guinéen du Budget, a qualifié la Guinée de « meilleur endroit » pour accueillir cette rencontre, en raison de son statut de premier producteur de bauxite et du poids croissant du secteur extractif dans son économie. « La création récente, au sein de la Direction générale des impôts, d’une direction de plein exercice en charge de tous les secteurs miniers est une innovation majeure. »
Il s’est engagé à doter cette nouvelle direction de tous les instruments nécessaires pour mieux maîtriser les recettes minières.
Enfin, le Premier ministre Amadou Oury Bah a salué l’intérêt de cet atelier pour la Guinée comme pour l’ensemble de la sous-région : « Les résultats qui sortiront de ces échanges nous permettront d’aller dans le sens des réformes que nous voulons engager, pour une meilleure valorisation de tout ce que nous pourrons tirer comme taxes et revenus issus de ce secteur. »
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com
Last modified: 4 août 2025