Le décès M’Mah Sylla continue de susciter des réactions au sein de la corporation des médecins, car dans cette histoire, il y a non seulement l’image du médecin guinéen qui est ternie, mais également la négligence des autorités en ce qui concerne la prolifération des cliniques privées clandestines et la non qualification de certains professionnels de santé exerçant dans des établissements de soins, aussi réputés soient-ils.
Dr Kaba Abdoulaye de la Coalition Nationale des Professionnels de la Santé (CONAPROS) dont la structure s’était déjà constituée en partie civile dans l’affaire M’Mah Sylla dit avoir accueilli la nouvelle du décès avec choc
« Ça a été un sentiment de désolation et un choc qui a traversé toute la profession. Depuis le début de l’affaire, nous, en tant que Coalition Nationale des Professionnels de la Santé, on s’était déjà constitué en partie civile et nous avons accueilli avec la même allure, la nouvelle de l’ordre national des médecins qui s’est constitué en partie civile pour attaquer ces personnes qui sont en train aujourd’hui de ternir l’image de la profession. Vous savez notre pays a connu de grands médecins qui ont fait l’histoire de ce pays. Aujourd’hui, notre pays est en train de connaître une émergence de notre système de santé et si on voit qu’au 21ème siècle, des personnes se permettent de faire ce genre de choses ignobles, je pense que ça n’honore même pas leurs images et ça n’honore pas aussi la profession. Donc, nous au niveau de la CONAPROS nous ne pouvons que rassurer la population pour dire que c’est un acte qui est délibéré, qui a été fait par des personnes qui certainement n’ont aucun lien avec la profession », a-t-il estimé.
Tout en appelant à l’implication des ministères de la sécurité, de l’administration du territoire et de la décentralisation, mais également de celui de la santé pour freiner cette prolifération des cliniques privées clandestines, le Coordinateur National de la CONAPROS invite à réglementer davantage dans la réglementation du secteur de la santé.
« Le comportement du médecin par rapport à son métier, c’est quelque chose qui est régi par un serment qu’on appelle le serment d’Hippocrate. Donc, la réglementation du secteur de la santé est un impératif absolu pour non seulement le ministère de la santé mais pour le gouvernement tout entier. Parce que quand on parle de la santé, les gens pensent que c’est seulement le ministère de la santé qui doit s’impliquer. Je pense que l’implication est à tous les niveaux. Et aujourd’hui les médecins qui sont en train d’ouvrir les cliniques dans les quartiers, ils sont dans une localité qui est dirigée par quelqu’un, c’est-à-dire par un chef de quartier, où ils sont dans une préfecture, où ils sont dans une région. C’est vrai que les démembrements du système de santé vont à tous les niveaux, mais nous, nous pensons que la CONAPROS et les ordres socioprofessionnelles doivent se donner la main pour au moins que le système de santé puisse relever un défi énorme avec l’implication du ministère de la santé à travers l’inspection générale de la santé. Au niveau du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation, son implication est aussi souhaitée, parce qu’il ne faut pas toujours renvoyer cette question de moralisation de notre système de santé au seul ministère de la santé. Parce que l’implication du ministère de la sécurité, du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation et du ministère de la santé, peut aider la population», dira-t-il.
Le coordinateur national de la CONAPROS appelle la population à connaître la qualification du personnel avant de se rendre dans une clinique
« Et la population aussi doit comprendre que pour aller dans une clinique, il faut connaître la qualification du personnel qui travaille dans cette clinique. Il ne faut pas accepter que pour des besoins de service de santé, que vous partez dans une clinique où le personnel n’est pas qualifié. Mais il est de notre rôle en tant que Coalition des ordres socioprofessionnelles d’extirper ces brebis galeuses qui sont dans le système de santé pour nettoyer un peu le secteur. Et on demande en ce moment l’appui constant et déterminé du ministère de la santé et des partenaires techniques et financiers pour qu’ils s’impliquent parce que ce sont des choses qui n’honorent franchement une profession », a-t-il déclaré.
Maciré Camara
L’article Décès de M’Mah Sylla : « nous devons extirper ces brebis galeuses qui sont dans le système de santé » (Dr Kaba Abdoulaye) est apparu en premier sur Mediaguinee.org.
Last modified: 23 novembre 2021