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Tronçon Kagbélen-Sanoyah : un enfer… au Paradis (reportage)

28 août 2024

Le tronçon Kagbélen-Sanoyah, autrefois essentiel pour les déplacements dans la préfecture de Coyah pour l’intérieur est aujourd’hui devenu un enfer pour ses usagers.

Entouré de nids de poule parfois profonds, de boue glissante et de fossés remplis d’eau stagnante, ce tronçon illustre l’abandon désespérant d’une infrastructure vitale. Vidéo

 

Sur les lieux, c’est un spectacle désolant qui s’offre aux piétons, aux usagers mais également aux habitants de cette zone industrielle.

Il est 12 heures pile, lorsque notre équipe s’est rendue là. À peine arrivés, nous sommes accueillis par une scène de chaos routier : les axes déchiquetés par des nids de poule béants, les fossés qui regorgent d’eau stagnante, et la boue épaisse qui change la couleur des engins, rend chaque passage périlleux. Les camions-remorques, laissés à l’abandon, témoignent du désespoir et les pannes répétitives de ceux qui tentent de naviguer dans ce labyrinthe de débris.

Chaque centimètre, un piège pour des usagers!

Mady Camara, président des syndicats de la ligne des camions-remorques ne cache pas son indignation : « La route est dans un état catastrophique. Nous luttons chaque jour avec nos camions qui souffrent à cause de ces crevasses. Les réparations ne sont qu’une façade ; après avoir enlevé le vieux goudron, ils ont mis en place des caniveaux qui n’ont fait qu’aggraver la situation. Aujourd’hui, chaque centimètre de cette route est un piège. Les taxis et les motos évitent ce tronçon par crainte des dégâts que cela pourrait causer. Les machines de construction ont disparu, et nous restons là, abandonnés et épuisés », a-t-il décrit.

«Actuellement c’est seulement les camions-remorques qui passent par là. Nous nous sommes obligés d’aller contourner jusqu’à vers chez le général Baldé, où on a nouvellement mis le goudron, pour nous permettre d’atteindre Kagbélen. Cela nous épargne des cas d’accident, des crevaisons de pneus, ainsi que d’autres pannes et difficultés », a appuyé le taxi motard 

Mamadou Saidou Baldé, diplômé en Biologie à l’université Gamal Abdel Nasser  et conducteur de moto. 

Racontant son quotidien, l’ancien étudiant n’a pas manqué d’étaler ses difficultés avant de lancer un appel pressant aux autorités guinéennes, au Premier ministre et au Président de la transition. 

« Nous motards, nous sommes pris au piège sur ce tronçon. L’été, nous étions étouffés par la poussière ; maintenant, c’est la boue qui nous ralentit. Nous avons dû emprunter des chemins détournés, en passant par des routes secondaires goudronnées pour éviter les crevaisons et les accidents. Les seules personnes qui peuvent encore passer sont celles qui conduisent les camions-remorques », a-t-il confié. Et de lancer : «

Nous implorons les autorités, du Président au Premier ministre et jusqu’à celui des Infrastructures, de faire le nécessaire. La route est une catastrophe en cours, et nous souffrons terriblement », a plaidé Mamadou Saidou Baldé.

Le tronçon Kagbélen-Sanoyah, une véritable épreuve de survie !

Notre constat et les témoignages recueillis laissent transparaître que cette route située désormais dans la nouvelle Commune de Sanoyah, est devenue le symbole éclatant d’une défaillance institutionnelle monumentale. Ce qui devait être un axe vital, pensent les usagers, est de nos jours devenu un labyrinthe de souffrances pour eux. Les témoignages poignants des conducteurs et piétons révèlent une crise que l’État semble déterminé à ignorer. 

Samadou Diallo, un autre conducteur de camion, ajoute à propos de la détresse collective : « Il y a eu un premier groupe de réparateurs qui est venu, mais le travail a été laissé à moitié fait. Puis un deuxième groupe est arrivé et a échoué encore plus spectaculairement. La situation n’a cessé d’empirer depuis deux ans. La route est devenue une véritable épreuve de survie. Avant la saison des pluies, un motard a été tué à cause de la poussière qui a caché les dangers. L’État semble indifférent à notre calvaire. Nous avons vu des policiers intervenir non pour aider, mais pour réprimer les protestations. Ce tronçon est devenu une scène de désastre et nous sommes laissés pour compte », 

Alors que les promesses de reconstruction se fanent dans l’oubli, les habitants de Kagbélen et Sanoyah continuent de vivre l’enfer quotidiennement. Il est donc urgent que les autorités prennent des mesures immédiates sur cette route pour désamorcer la situation. 

Sâa Robert Koundouno 

(+224) 620-546-653 

*Paradis est le titre d’un single signé d’un groupe d’artistes dont Azaya qui magnifie le charme authentique de la Guinée, ses populations et sa culture 

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Last modified: 28 août 2024

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