Pour donner un cadre adéquat à la formation et l’application professionnelle des arts, de la culture et des métiers connexes, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation a entrepris des travaux à l’Institut supérieur des Arts Mory Kanté de Dubréka (ISAMK).
Après une réhabilitation entière des lieux, le Premier ministre Amadou Oury Bah, en.compagnie du ministre de l’Enseignement supérieur, Alpha Bacar Barry, a inauguré au sein de cet institut plusieurs infrastructures: un bloc avec 14 salles, une salle de spectacle, une salle d’informatique, une bibliothèque, un studio d’enregistrement, des salles d’enseignants et un bloc administratif tous équipés.
Pour le chef du gouvernement, à compter du mercredi 09 octobre 2024, c’est une autre opportunité offerte à tous pour vendre la culture guinéenne au-delà de nos frontières.
« C’est extrêmement important ce qui est en train de se faire ici. Très souvent, on considère que l’art ou les arts sont des choses futiles. Le monde tel qu’il évolue aujourd’hui, les arts constituent une opportunité sur le plan économique, sur le plan industriel. Je rêve d’avoir une ville ou un espace à Conakry qui va être connu par le monde par la production des arts qui pourraient se faire. Par exemple, lorsqu’on entend Hollywood, Bollywood, Nollywood, il faudrait que nous aussi, que nous ayons quelque chose. Le talent naturel, nos compatriotes l’ont. Mais la compétition à l’échelle mondiale où tout est connecté nécessite que le talent naturel soit accompagné par un travail rigoureux, persévérant pour améliorer et renforcer le talent qui est parfois inné chez certains d’entre nous. D’où la nécessité d’avoir des espaces de ce genre ou les uns et les autres vont se compléter, vont apprendre, des nouvelles techniques vont progresser, et de manière disons très globale »
Pour lui, à travers ce pari sur l’Institut des Arts Mory Kanté, l’on aspire à d’autres développements sectoriels du pays.
« Par le passé, nous avons eu des grands artistes qui ont rayonné sur l’Afrique Occidentale. Lorsqu’on voit aujourd’hui Abidjan avec tout ce qui s’y passe, le rire, le théâtre, la musique et tant d’autres choses. Sachez que ce sont des guinéens qui ont été les précurseurs, comme Koteba, Koli Kourouma, et on peut citer d’autres: le rire, le théâtre, la musique..Sachez que ce sont des Guinéens qui ont été les précurseurs.
Sur le plan international, nous en avons également[..] Les outils qui sont à votre disposition, c’est pour vous permettre de vous épanouir, Il faut les utiliser à bon escient. Travailler, travailler, travailler, renforcer vos talents, c’est dans ce sens qu’il est indispensable que le pouvoir public investisse en vous. Parce qu’en investissant au niveau des arts, avec tout ce que cela représente, on investit sur le développement économique du pays, sur la productivité du pays, sur l’influence que le pays peut avoir sur la scène internationale, et surtout sur d’autres champs qui pourront se développer: le tourisme…Et qui dit tourisme, dit travail. Qui dit travail, dit emploi, dit créativité, innovation et des finances pour que le pays puisse se développer », a indiqué le Premier ministre aux encadreurs et étudiants après une visite guidée, un spectacle musical et une exposition de tableau.
Dr Faya Pascal Ifono, le Directeur de l’Institut supérieur des Arts Mory Kanté de Dubreka, lui, n’a pas manqué d’exprimer sa gratitude à l’endroit des autorités pour le changement gigantesque opéré après une une longue cohabitation avec les reptiles ».
« C’est une première dans l’histoire de cet institut de recevoir un Premier ministre, chef du gouvernement,
qui vient en personne sur l’invitation de notre ministre de l’Enseignement supérieur pour inaugurer trois infrastructures, comme vous l’avez constaté. Et ce qui a aussi été important dans cet événement-là, c’est surtout la création de l’espace des étudiants, qui va permettre désormais à nos jeunes étudiants qui ont des projets, de pouvoir les mûrir, donc être accompagnés, échanger avec les spécialistes, pour pouvoir faire ce qu’on appelle la maturation des projets et les mettre en rapport avec le marché de l’emploi. Et ça, c’est une innovation du ministère de l’Enseignement supérieur. Donc, c’est pourquoi je tiens à remercier sincèrement notre ministre de l’Enseignement supérieur, Alpha Bacar Barry, pour son initiative.
Et avant lui, il y a Dre Djaka Sidibé qui a implanté tout ce qu’on est en train de faire. La première a implanté, le deuxième a inauguré, donc ça fait la bonne chose pour la Guinée. Cet institut qui a été créé le 25 août 2004 a commencé dans les conditions les plus difficiles. Les étudiants, encadreurs, les étrangers, les Cubains, les Russes, les Ivoiriens [..] Il n’y avait pas d’infrastructure, il n’y avait pas de moyens. Les gens ont suivi les cours sur les troncs d’arbres ici. Même dans les bus, il y avait un bus qui était gâté, c’est dans ça qu’ils suivaient parce qu’il n’y avait pas d’infrastructure. Sur les briques, côtoyant les serpents, les varans, nous sommes au bord de la mer.
Les étudiants, enseignants, les premiers professeurs qui ont étudié ici, quand ils voient aujourd’hui l’institution, ils sont épatés. Ils ne pensaient pas ».
Au-delà des accomplissements, Dr Ifono a formulé des demandes auprès du Premier ministre pour donner une dimension autonome à ISAMK.
« On remercie l’effort du gouvernement. À sa tête, le président Doumbouya. Mais, il y a toujours des choses à faire. Là où nous faisons l’interview là, c’est pas un bâtiment administratif digne de ce temps, c’est les cases d’Ahmed Sékou Touré, du temps de son régime, qu’on appelle les cases Syli, nous avons besoin d’un édifice R3, qui va abriter les services centraux de l’institution. Mon pôle financier est dans un bâtiment à location, mes départements sont dans un bâtiment à location, c’est pas une fierté pour nous.On a eu beaucoup, mais il reste encore à faire. On a besoin d’un hôtel d’université pour recevoir les différents musiciens qui viendront.Quand Meywé quitte la Côte d’Ivoire pour venir, il va pas loger ailleurs. Si on a
l’hôtel ici, il paie non seulement l’hôtel, mais il paie aussi le studio. Ça fait une recette. Parce que la vision de notre ministre de l’Enseignement supérieur, Alpha Bacar Barry, c’est de faire en sorte que 50% des recettes soient générées par nos structures, par nos universités. Sinon, si on compte sur le bien de l’État, le jour que les moyens vont finir dans le bien de l’État, ça sera des souffrances. Donc on a besoin d’une infirmerie, d’un restaurant, des salles de galerie, des salles d’orchestre. On a besoin d’un musée socio-anthropologique. C’est une vision. Ça se fera étape par étape. Et à la longue, on a besoin d’une cité pour les enseignants et les responsables, d’un campus pour étudiants. Comme ça, ceux qui quittent loin, qui n’ont pas de parents ici, qu’ils logent, même si c’est moyennant quelque chose, mais qu’ils soient à proximité ».
Pour cette rénovation qui est un acquis, le directeur général de l’institut Supérieur Mory Kanté promet de faire naitre de ce changement un institut de référence pour la sous-région.
« L’engagement qu’on prend, premièrement, c’est de pouvoir faire en sorte que le flambeau qui a été amené ne soit plus éteint. Un , c’est de faire de cet institut-là, dans les années à venir, un institut de référence dans la sous-région. Aujourd’hui, Dakar nous dépasse à certains endroits, la Côte d’Ivoire, même chose, Burkina, même chose.On n’en parle pas parce qu’il n’y a pas de flambeau. Mais notre vision, c’est de faire en sorte aussi de les rattraper et les dépasser. Ce n’est pas pour juste le mettre à leur niveau.Non, c’est de faire en sorte qu’eux aussi, qu’ils aient le désir de revenir chercher le savoir en Guinée et surtout la culture authentique », dira-t-il avant d’ajouter: « le deuxième engagement, c’est de faire en sorte que ce qui a été inauguré soit gardé de façon pérenne, sans que ce soit l’objet de vandalisation et ainsi de suite ».
À rappeler que l’Institut supérieur des Arts Mory Kanté créé en 2004, accueille à date les beaux-arts, l’art dramatique, le cinéma et l’audiovisuel, la musique et la musicologie.
Mayi Cissé
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