Des témoignages font état de plus de 200 bâtiments démolis à Wonkinfong, dans la préfecture de Coyah. Cette opération a été exécutée par les agents de la police et de la gendarmerie.
Parmi les victimes, figurent Fabory Kourouma qui s’apprêtait à démenager sur les lieux. « On m’a fait savoir que c’est Monsieur Ousmane Kaba qui a ordonné d’aller déguerpir là-bas, puisque ça lui appartient. Moi-même, j’ai vu sur le net qu’il disait que là-bas lui appartenait depuis 1992, que c’est l’État qui le lui a vendu. Donc, c’est très tôt, vers 5 h du matin, j’ai été appelé par mon gardien qu’il y a des agents de la police et de la gendarmerie en uniforme, qui sont là-bas avec des caterpillards. Les militaires n’ont même pas donné le temps aux citoyens, ils disent qu’ils étaient venus pour une mission, donc il faut qu’ils le fassent. Ils ont commencé à foncer sur les bâtiments jusqu’à plus de 200. Ils ont tout mis à plat. Parce que c’est à peu près quelque chose de 7 hectares », a révélé notre interlocuteur.
«J’ai acheté le terrain à 35 000 000. Mais de 98 la Fondation jusqu’à la finition du bâtiment, je ne peux pas vous dire avec exactitude ce que j’ai dépensé. Mais le bâtiment est totalement fini. J’ai acheté les tôles dans une société à 30 000 000; la charpente en bois et autres là 17 000 000; la main d’œuvre des menuisiers 14 000 000, c’est trop, c’est trop, c’est trop », a-t-il déploré.
Il a indiqué avoir acquis cette propriété : « dans les mains d’un certain Kemoko Bangoura en 1998. Je n’ai que la donation, sur laquelle il y avait la signature du chef de quartier, du préfet et les témoins ».
La grosse peur qui l’anime à présent, est celle de ne pas se faire dédommager. « Il était là-bas. Quand l’affaire a pris de l’ampleur, il a disparu du coin parce que les gens étaient en colère, s’il restait sur place, on aurait pu le toucher. Après moi, je l’ai appelé, on a conversé et il m’a dit qu’il allait me rétablir dans mes droits. Mais est-ce qu’il pourra ? Parce qu’imaginer un terrain qui a été acheté, construit, on s’apprêtait à déménager au mois de janvier. Est-ce que lui, il pourra faire pour tout le monde ?», s’est-il interrogé.
Une première opération de moindre envergure avait eu lieu vendredi 6 décembre. Parlant de cela, M. Kourouma a relaté : « Ils ont démoli 2 clôtures auprès de chez moi. Pour moi, ils ont seulement enlevé qu’un seul battant. C’était des militaires et certains jeunes. On a passé ce vendredi à Wonkinfong. Le maire, le préfet et les élus locaux de notre juridiction étaient tous à notre compagnie. On s’est entretenu et on nous a fait savoir qu’il fallait qu’on se rende tous chez Ousmane Kaba pour le plaider ».
Toutes les tentatives de rencontrer l’acteur politique sont restées vaines, a-t-il signalé : « personnellement, je suis allé voir Ousmane, s’il acceptait afin qu’on fasse un nouvel achat, afin que nous restions là-bas. Mais Dieu ne m’a pas donné la chance d’être en contact avec lui ».
Abattu, il lance un appel à l’Etat : «Je n’ai pas le choix. J’ai voulu vraiment remonter au niveau de l’État, parce que c’est l’État qui est fort, c’est l’État qui peut vraiment trancher les choses entre nous. Sinon moi.»
Tous nos efforts pour joindre Dr Ousmane Kaba afin de recueillir sa version des faits sont restés vains.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com
Last modified: 28 décembre 2024